Discorso del Presidente ASI ai deputati francesi
Il testo dell'intervento di fronte al Gruppo Parlamentare per lo Spazio della Assemblée Nationale
Quello che segue è l'intervento del Presidente dell'ASI, Giovanni Fabrizio Bignami, il 5 giugno 2008 a Parigi, di fronte al Gruppo Parlamentare per lo Spazio della Assemblée Nationale, alla presenza del Ministro Valerie Pecresse, delegata all’Insegnamento Superiore e alla Ricerca.
Monsieur le Président du Groupe Parlementaire de l'Espace,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mes chers collègues,
Je voudrais tout d'abord vous remercier de me donner l'occasion de m'exprimer dans cette enceinte prestigieuse, pour participer à vos débats et, plus particulièrement, sur le thème de la gouvernance de l'Europe spatiale de demain.
Pour ma part, je souhaite contribuer à vos réflexions en délivrant quatre messages, en premier lieu sur les motivations d'une telle nouvelle gouvernance, puis sur la nécessité de clarification des domaines de compétence des principaux acteurs publics européens, ensuite sur l'organisation même de ces acteurs et, pour finir, sur le besoin de nouveaux grands projets pour alimenter cette gouvernance renouvelée.
Outre le traité de Lisbonne, qui fait de l'espace une compétence partagée et reconnaît le rôle majeur joué par la Commission Européenne, il me paraît y avoir deux motivations fondamentales pour établir une nouvelle gouvernance européenne : d'une part conserver et consolider notre position actuelle dans le domaine spatial, d'autre part viser une meilleure efficacité collective. Les extraordinaires succès que l'Europe vient de rencontrer ces derniers mois, avec la mise en œuvre du laboratoire Colombus puis l'amarrage du premier Véhicule de Transfert Automatique "Jules Vernes" à la station spatiale internationale, nous propulsent au premier rang dans le concert des puissances spatiales. Dès lors, il convient de nous donner les moyens d'y demeurer, dans un contexte devenant toujours plus compétitif, avec l'arrivée de nouveaux pays aux grandes ambitions. Or, la consolidation de notre position me paraît passer par une meilleure visibilité et lisibilité de l'Europe spatiale, notamment vis-à-vis de l'extérieur, ce qui induit le besoin d'une gouvernance rénovée. Par ailleurs, cette fois dans le domaine budgétaire, les ressources européennes allouées aux activités spatiales, cinq à six fois moindres que celles des Etats-Unis, nous poussent naturellement à rechercher, encore et toujours, une efficacité collective croissante, justifiant ici aussi le besoin d'une évolution de la gouvernance, avec en particulier l'objectif de minimiser, si ce n'est supprimer, les duplications existantes aujourd'hui.
Cependant, il ne peut y avoir de gouvernance européenne efficace sans partage clair des domaines de compétence entre les principaux acteurs publics qui sont de trois types.
– La Commission Européenne, dont on voit avec satisfaction le positionnement croissant dans les domaines applicatifs comme la navigation (Galileo) et l’environnement et la sécurité (GMES). Comme il est impossible d’imaginer que son rôle, à l’avenir, puisse se limiter à la gestion ces deux seuls programmes, à nous d’ouvrir d’autres pistes. Son rôle premier étant d’être au service des citoyens européens, il est donc naturel que lui soient dévolus les programmes applicatifs opérationnels. De plus, du fait de l'importance croissante prise par le domaine de l'exploration humaine, notamment aux Etats-Unis comme Mr Griffin l'a souligné dans son intervention, il me semble que la Commission a également vocation à s'y intéresser.
– L'ESA, dont il est inutile ici de rappeler les réussites tant elles sont nombreuses depuis 30 ans. La meilleure illustration de son succès est sans doute le flux continu de pays qui entrent ou frappent à sa porte. Mais cet élargissement porte également en soi le problème de sa gouvernance interne qui doit donc être adaptée. Outre sa vocation de devenir l'agence de développement de la Commission, l’ESA se doit d'être au service de la science européenne et en soutien à l’industrie européenne. Elle doit donc se focaliser sur les programmes scientifiques, d’exploration et de vols habités, les démonstrateurs de projets applicatifs opérationnels et la recherche technique associée, dans le cadre européen, réalisée au sein de consortiums industriels.
– Les agences spatiales nationales principales, Française, Allemande et Italienne en premier lieu, qui, tout en gardant leur rôle d’orientation et de mise en œuvre de la politique spatiale de leur gouvernement, doivent se repositionner dans un paysage européen qui est maintenant le plus approprié pour traiter des défis et enjeux communs qui deviennent planétaires, dans l’espace également. Ces agences nationales, au service de leur communauté scientifique et services publics, devraient appliquer le principe de subsidiarité pour choisir puis mener et opérer leurs propres projets. Ce sont donc ceux qui ne peuvent être menés efficacement au niveau européen, par exemple les petits projets scientifiques, bien adaptés à un cadre purement national, ceux de moyenne ampleur, réalisables en coopération bilatérale, ou encore les projets d’applications duales ou militaires, à développer si possible en coopération multilatérale, le rôle de soutien de ces agences à leur industrie nationale passant aussi par la recherche technique associée à ces projets.
En conséquence, l'organisation de ces principaux acteurs publics européens doit être également revue afin de rassembler en leur sein les expertises nécessaires pour assurer au mieux, mais également au juste besoin, leurs projets propres, tout en minimisant les recouvrements. Je me permets de vous livrer ici quelques idées personnelles :
– pour la Commission Européenne : dès l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne, espéré début 2009, nomination d’un Commissaire à l’Espace, à la tête d’un service espace structuré et d'un budget propre renforcé pour faire face aux projets qui lui revient de définir, proposer, faire développer par l'ESA et exploiter par des opérateurs en prise directe avec les utilisateurs ;
– pour l’ESA : renforcement des structures traitant de la science, de l’exploration et des vols habités et de son interface avec la Commission Européenne. A ce titre, je salue les propositions allant en ce sens formulées par son Directeur Général, J.J.Dordain ;
– pour les Agences Nationales : recentrage des organisations sur les domaines de compétences nationales reconnus et développement d’une interface renforcée avec la Commission et l’Agence Spatiale Européenne.
Pour finir, je voudrais conclure sur la nécessité de décider de nouveaux projets européens de grande ampleur pour faire vivre cette gouvernance. Plusieurs axes se dégagent aujourd'hui.
– des projets applicatifs au service du citoyen : que ce soit dans les domaines de la navigation, des télécommunications, de l’observation de la Terre, les possibilités sont multiples. Les limitations budgétaires, parfaitement compréhensibles, doivent naturellement pousser à la sélectivité et à la recherche du meilleur bénéfice possible pour le citoyen/contribuable/consommateur. Consolider puis réussir Galileo et GMES constitue bien sûr la priorité absolue. De nouvelles idées devraient cependant faire l’objet de discussions immédiates, pour pouvoir prendre la relève lorsque ces deux premiers programmes seront en phase de développement complet. Pour valoriser au maximum les investissements déjà consentis, la fusion de toutes les données disponibles dans le domaine de l'observation de la Terre, et issues de programmes européens publics, devrait être un axe majeur futur pour GMES : plus de mesures induisent directement plus de résolution spatiale et temporelle. Je salue donc la proposition de Madame le Ministre Valérie Pecresse de créer un centre européen sur le réchauffement climatique ;
– la science et l'exploration robotique : ce domaine fait partie des joyaux de l’Europe spatiale et poursuivre nos efforts constitue donc une évidence absolue, d’autant que les attentes sont tout aussi claires que nombreuses, comme l’ont démontré les réponses à l’appel à idées lancé par l’ESA pour les prochaines missions scientifiques ;
– les vols habités et l'exploration humaine : il nous reste bien sûr à exploiter au mieux la station spatiale internationale, où nous disposons maintenant d'un module, et à lancer plusieurs véhicules de transfert automatique pour assurer sa desserte. A ce titre, je propose d'appeler le prochain ATV "Werhner von Braun", en reconnaissance du rôle majeur de cet Européen dans le programme lunaire américain. Cependant, au-delà de cet horizon d'une petite dizaine d'années, le futur des vols habités européens reste à définir et la prochaine conférence ministérielle de Novembre 2008 va y aider. Pour notre part, nous considérons en Italie qu’une station terrestre habitée européenne, grandement robotisée pour être utilisable en mode automatique, et desservie, entre autres, par des lanceurs et véhicules habités européens, constitue non seulement un objectif accessible à partir de nos acquis actuels mais aussi parfaitement complémentaire aux projets des autres nations s’intéressant aux vols humains. Une telle station pourrait s’appeler "Lunetta", ou petite lune, en référence aux travaux sur ce sujet de Werhner von Braun. A long terme, cette station constituerait une étape naturelle vers la lune et Mars, en autorisant notamment l'assemblage de modules propulsifs nucléaires qui paraissent incontournables pour des vols lointains ;
– de nouveaux programmes duaux, réalisés cette fois en coopération tripartite Italie, France, Allemagne. Je tiens à souligner que les accords bilatéraux signés entre le CNES, le DLR et l’ASI en offrent aujourd'hui le cadre voulu. Pour les générations suivantes, la priorité sera naturellement de les réaliser dans un cadre Européen. A ce titre, je souhaite signaler que l’Italie est prête à faire bénéficier ses partenaires de sa propre expérience puisqu’elle est la seule nation Européenne à avoir de tels programmes duaux dans les domaines des télécommunications mais aussi de l’observation de la Terre.
Je vous remercie de votre attention.
Il discorso di Michael Griffin, administrator dela NASA, nella stessa occasione.
Fonte: ASI
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